Les crises climatiques et environnementales ont des conséquences humanitaires et menacent l’avenir de l’humanité. Leurs effets sur la vie et les moyens d’existence sont déjà visibles partout dans le monde et ne cessent de croître. Ces crises nous concernent tous, mais ce sont les communautés les plus démunies et les plus marginalisées, celles dont la capacité d’adaptation est déjà mise à rude épreuve par des conflits armés, des déplacements, des institutions fragiles, une urbanisation non planifiée ou la pauvreté, qui en paient le prix fort. Toutes ces situations sont exacerbées par les inégalités structurelles et les caractéristiques individuelles des personnes que sont, par exemple, l’âge, le genre, le handicap ou les moyens d’existence.
La Charte envoie un signal clair en affirmant que les organisations humanitaires ont un rôle essentiel à jouer dans la résolution de ces crises. Nous devons, tous et toutes, participer à la recherche d’une solution et aider les personnes à s’adapter aux changements climatiques et environnementaux, tout en renforçant notre propre action en faveur de l’environnement. Il faut pour cela engager un effort collectif, car il est manifeste qu’aucune organisation ne saurait relever seule ce défi. La Charte a pour objet d’établir des objectifs et des principes clairs afin de guider l’action humanitaire face aux crises climatiques et environnementales.
La Charte a été élaborée par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (Fédération internationale), avec les orientations d’un comité consultatif de 19 personnes, au rang desquelles figuraient des représentants d’ONG locales, nationales et internationales, d’organismes des Nations Unies et de Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, ainsi que des universitaires, des chercheurs et des spécialistes de l’action humanitaire, de l’aide au développement et des questions climatiques et environnementales. Ce comité représente de nombreux réseaux humanitaires importants et entretient des liens avec ceux-ci, notamment : le Conseil international des agences bénévoles, the Alliance for Empowering Partnership, InterAction, le réseau Environnement dans l’action humanitaire (EHA Network), le Comité directeur pour la réaction humanitaire, ainsi que le sous-groupe de travail du Comité permanent interorganisations (CPI) sur le changement climatique.
De décembre 2020 à mars 2021, plus de 200 personnes et de 150 organisations ont été interrogées. Parmi ces organisations figuraient plus de 50 ONG nationales/sections locales d’ONG internationales, des réseaux et forums d’ONG nationales et internationales, des composantes du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, le sous-groupe de travail du CPI sur le changement climatique, ainsi que des organismes des Nations Unies. Les avis ont été recueillis dans le cadre de visioconférences, de discussions bilatérales, de deux consultations ouvertes à l’ensemble du secteur humanitaire et d’un questionnaire en ligne. En outre, le projet de charte a été largement diffusé à travers les réseaux de diverses organisations, dont celui du CPI.